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Fraternité des Veilleurs d'Ephèse
20 novembre 2014

La symbolique des serpents, dragons et autres animaux serpentiformes

Le serpent symbole est présent partout, des graffitis néolithiques au double symbole moderne de l'âme et de la libido.

Le serpent écrit Bachelard est un des plus importants archétypes de 1'âme humaine.

Astronomiquement, la tète et la queue du dragon sont les noeuds de la lune. Les points d'éclipse sont le symbole chinois du dragon dévorant la lune, et la queue du dragon, pour les arabes, une région ténébreuse.

Le serpent Amanta enserre de ses anneaux la base de l'axe du monde. Le serpent est porteur du monde, il en assure la stabilité, au même titre que taureaux, éléphants, tortues ou crocodiles. Il exprime alors la puissance.

Léviathan hébreu ou Midgardorm Scandinave, vaincu par Yahvé avant l'organisation du chaos, et réfugié dans la mer, sinon mer lui même, il est capable lors de colères, d'avaler le soleil, de provoquer des marrées, des tempêtes, ses mouvements provoquent les tremblements de terre au Japon. C'est Océan lui même, dont neuf spires entourent le cercle du monde, la dixième formant le Styx. Enfer, océans, eaux primordiales et terres profondes ne forment alors qu'une seule substance primordiale, celle du serpent.

Le dragon est yin et yang. Yin - dans le domaine aquatique, c'est la métamorphose d'un poisson identique au serpent, c'est un principe alchimique. Yang - quand il est identique aux animaux solaires et aux principes géomantiques.

En entourant la création d'un cercle continu, il empêche sa désintégration, c'est alors l'Ouroboros, circonférence signifiant la manifestation de la résorption cyclique et suggérant le centre et par là, l'idée de Dieu.

Serpent qui se mord la queue, il est aussi symbole d'union sexuelle en lui-même. Autofécondateur permanent. Dialectique matérielle de la vie et de la mort, de la vie qui sort de la mort et de la mort qui sort de la vie.

C'est l'image du cercle, première roue, promoteur de la durée, créant le temps et représenté sous la forme de la chaîne torsadée des heures, de même, c'est le support possible du zodiaque.

C'est aussi le symbole solsticial, avec l'arrivée du printemps, la montée de la vie, de la végétation, du renouvellement cyclique, et de l'apparition à l'Est du dragon vert. Il s'élève dans le ciel d'équinoxe pour disparaître dans l'abîme à l'équinoxe d'automne.

La figuration circulaire de l'Ouroboros laisse aussi entrevoir l'union des mondes chthoniens figurés par le serpent et du monde céleste figuré par certaines représentations dans un cercle, moitié noir, moitié blanc, union de deux principes, jour nuit, yin yang et toutes valeurs associées.

En association avec Vishnu et Civa, Amanta symbolise aux Indes le développement de la résorption cyclique. Il est gardien du nadir.

Esprit de l'eau première, il est l'esprit de toutes les eaux, seigneur des rivières en Chine, il est associe aux fleuves en Grèce, en Asie mineure, c'est aussi le cas pour le Rhin, le Gange, la Volga et la Seine. Parfois, il s'associe aux animaux tel le Tibre cornu, où il s'annexe la puissance du taureau figuré par les cornes.

Associé au flux souterrain, c'est la Wouivre, serpent celtique, épine dorsale de la Gaule.

Le serpent est l'union d'aspects et de tendances adverses qui se combattent et se neutralisent, tel le caducée où le serpent n'est pas médecin, mais médecine, il doit être pris en main comme le caducée.

L'esprit est la thérapeute qui doit expérimenter d'abord sur lui-même pour apprendre et faire ensuite bénéficier le corps social, sinon, il tue au lieu de guérir, et apporte le déséquilibre au lieu de l'harmonie.

D'où l'importance des guides spirituels, chefs de confréries initiatiques, en quelque sorte thérapeutes de l'âme, psychanalyste ou psychologues avant la lettre qui doivent avoir fait mourir et renaître en eux le serpent, sinon leur psychanalyse sauvage est nocive.

De l'union de ces tendances adverses, l'aspect le plus souvent négatif représente un dragon, essentiellement gardien, symbole du mal ou de tendance démoniaque. Ainsi, il garde la toison d'or ou le trésor de Siegfried. Dans le psaumes 74, Où il est question de tètes de dragons broyées, Origène explique que c'est la victoire du Christ sur le mal. Le vaincre, c'est vaincre l’ignorance et l’obscurité

Parallèlement, le serpent revêt des aspects positifs.

Le dragon est la sauma du sacrifice et la résolution des contraintes, c'est le symbole de l'empereur en Chine, et il est nécessaire chez les celtes à la manifestation royale, au rythme de vie.

C'est aussi une manifestation d'activité céleste, la pluie unit ciel et terre, le serpent est alors faiseur de temps.

Divinité des nuages et des pluies fertilisantes, associée avec le bélier en iconographie celtique et gauloise, c'est le serpent criocéphale.

Associé à l'oiseau, c'est le serpent à plume américain qui coïncide avec les régions de culture du nais.

Puissance Météorologique, le serpent l'est à travers une tradition universellement répandue, l'arc en ciel, considéré comme un serpent qui se désaltère dans la mer, que ce soit chez les Peaux rouge du Nevada, chez les Bororo d'Amérique du sud, en Inde, en Afrique du sud ou même en France

Serpent à plumes vertes, ou serpent nuage à barbe de pluie, c'est d'abord le nuage de pluie, mais aussi le cumulus, d'où son nom de Dieu blanc dont le ventre noir laisse échapper la pluie.

0n le représente au Nouveau Mexique comme un serpent portant cumulus sur le dos et dont la langue est l'éclair.

Source de richesses agricoles, il laisse sortir de sa gueule ouverte, feuillage et germination, il devient alors source de civilisation. Sa forme la plus connue est le Quetzalcóatl toltèque, repris des Aztèques. Il s'incarne et se sacrifie pour le genre humain. L'oiseau de proie plongeant ses serres dans le corps du serpent pour en extraire le sang destiné à former l'homme civilisé, c'est la mort du désir dans l'accomplissement de sa mission d'amour. Schéma classique de l'initiation, mort suivie de renaissance, soleil qui meurt à l'ouest pour renaître à l'est, deux en un, dialectique de lui même, il est alors protecteur des jumeaux. Le tueur de dragon est le sacrificateur qui apaise la puissance divine.

Les serpents sont les aspects distincts d'une symbolique unique du principe actif et démiurgique.

Puissance divine, verbe créateur, c'est une façon d'acquérir une nouvelle jeunesse Selon le livre des Morts, le soleil doit quotidiennement traverser les enfers pour renaître, le ventre de la terre eu s'opère la régénération, la barque qui sert de véhicule, la corde même qui tire cette barque, sont, ou deviennent serpent.

De même Jonas, dans sa baleine, que l'on peut assimiler à un dragon ; le héros voyage aux enfers et y conquiert une nouvelle jeunesse, avant de réapparaître.

Par le symbolisme, le serpent est lié à l'idée de vie :

En arabe,

Serpent -         el hayyah

Vie -                el hayat

et                     El Hay, c'est le Vivifiant, la divinité.

Le serpent visible est un aspect du grand serpent invisible, vieux dieu premier, union du principe vital et de toutes les forces de la nature.

Equilibre de deux forces fondamentales qui doivent rester équilibrées, un déséquilibre ne pouvant qu'amener un conflit.

La condition de tout équilibre semble être la tempérance qui parait à certains égards, proche de la sagesse du serpent dont parle le Christ.

Les plus grands livres ésotériques s'en sont inspirés, tel les Tarots. La tempérance est entre la mort et le diable, sous forme d'un ange, moitié rouge, moitié bleu, moitié terre, moitié ciel, avec rappel serpentiforme dans le véhicule qui sert à faire la jonction, l'échange entre les deux pôles de l'être.

Cette lame est aussi symbole de la transmigration des âmes, de la réincarnation.

Autrefois, verser d'un vase dans un autre était synonyme de métempsychose. Le serpent est donc lié à la réincarnation.

Le serpent était la forme de réincarnation en Egypte, à Rome, en Grèce, cela le reste encore en nouvelle Guinée, à Bornéo, à Madagascar.

Le serpent est maître de la dialectique vitale, maître des femmes, il est à la source de beaucoup de naissances miraculeuses ou de faits s'y rapportant, il est aussi ambivalence sexuelle, à la fois, matrice et phallus.

Le serpent est agrée comme indispensable à la matérialisation de l’Esprit vivifiant et inspirateur, parfais même glorifié dans cet aspect, telles les grandes déesses de la nature, reconduites dans la personne de la Vierge Marie, et dans le christianisme.

Isis portait sur son front le cobra royal Uræus, cobra femelle, collerette déployée personnifiant l'oeil brûlant de Ré et la nature ignée des couronnes, on en voit au front des pharaons, des dieux solaires, et en frises sur les temples, c'est le symbole du fluide vital, du souffle de vie, de connaissances concentrant le pouvoir du soleil, vivifiant et fécondant, mais capable de tuer quand il est excessif.

Athéna aux pieds de laquelle les serpents viennent se lover, leur action terminée. Sortis de la mer pour châtier le prêtre coupable de sacrilège (mythe de Laocoom)

Cassandre, dont Apollon devait s'éprendre, oubliée par ses parents en compagnie de son frère Hélénos dans un temple d'Apollon, est retrouvée le lendemain, endormie avec deux serpents, qui, de leur langue fourchue, purifiaient ses organes sensoriels, lui donnant ainsi le don de prophétie.

Significatif aussi le mythe de Llanos, l’homme aux pieds noirs. Melampous, élevé par des serpents, est à la fois médecin et devin, et entends la langue des oiseaux.

Mais dans le monde grec, c'est Dionysos qui incarne le mieux le sacré, fondamentalement associe au serpent.

Le plus grand des dons de Dionysos est la liberté totale et les extases collectives, transes et possessions apparues dans ses temples, sont considérées comme des manifestations du serpent de l'être, revanche de la nature sur la loi et la raison.

Plus tard, cette volonté de libération de la nature humaine, prisonnière de la raison, sera la cause de manifestations dissidentes vis à vis de l'ordre établi.

On peut y voir entre autre, la source des mouvements gnostiques, des derviches, chacun luttant contre l'interprétation sélective et essentiellement négative que l'on donne alors à ce que représente le serpent.

Ainsi, pour le christianisme, ce serpent est le tentateur d'Eve, le symbole du mal, de l'action contre l'Esprit et par suite, la désobéissance au plan divin.

En développant l'orgueil qui sera la faute de l'homme, le serpent amène l'homme à lutter en vue de surpasser Dieu.

Le serpent reconnu est condamné à ramper, le Dragon de l'apocalypse défait. Séducteur répugnant chargé de tous les péchés, orgueilleux, égoïste, avare, maître de la luxure, le dragon est l'obstacle qu'il faut s'efforcer de tuer tel St Georges ou St Michel.

Par le biais de cette information incomplète, qui modifiait la symbolique des origines, dans un souci d'illumination, s'est crée un nouvel obscurantisme.

La réaction naît semble t'il avec le romantisme, puis avec la psychanalyse, qui tente de réintégrer l'homme en lui même.

Actuellement, le serpent tente de retrouver ses valeurs symboliques les plus contradictoires, le seul code négatif n'est plus de mise. La poésie, les arts, la médecine s'emploient à ressortir des oubliettes les plus positives d'entre elles.

Ainsi, en dépit de toutes perturbations, Athéna, déesse de toute science continue à tenir dans la main, ou sur sa poitrine, le serpent d'où naquirent Dionysos et les empereurs de chine, mais aussi Satan, et parmi d'autres, le vieux dieu Dan du Dahomey, maître de l'énergie du mouvement et, à ce titre, patron des trains, des bateaux à vapeur, des automobiles et des avions, tandis que son vicaire Ho Da, demeure le cordon ombilical qui relie la jeune parturiente à la vieille déesse terre, lorsque celle-ci reçoit de celle-là le poids de son enfant naissant.

PL

Sources: Dictionnaire des symboles - Gabrielle - Le Monde Inconnu - Time Life

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